Transcription de l'ITV réalisée par les gens d'Infrabass, pour ceux qui ne s'égarent pas sur Facebook :
L'album "Le Carnaval Circus" est disponible en téléchargement libre sur le site officiel du groupe !
Infrabass People (par l'intermédiaire d'El Joker & SLJ) a voulu en savoir plus sur ce curieux rap de "woofs", influencé par les animes, la bande dessinée, les mangas, les jeux videos & Insane Clown Posse ...
01/ Bonjour, présentez vous et expliquez nous l'évolution du groupe pour ceux qui ne vous connaissent pas encore ?
Je suis Gott-Sha (ou Tshago), co-fondateur et chanteur du groupe. AKIRA est né en 1996 de ma rencontre avec Bass-Thâ avant de s'étoffer en 2004 avec l'entrée dans le groupe de musiciens, Rémi (batterie), Reno (basse), Pizzle (guitare) et FX2T (claviers). Mais rien n'est réellement figé, c'est pourquoi certains projets n'impliquent que Bass et moi, quand d'autres impliquent des musiciens, voir des invités.
02/ En général, vos textes sont d'humeur joyeuse, mais le sont beaucoup moins sur le EP " LA CRYPTE"... Vous avez eu une baisse de moral quand vous l'avez fait ?
Pas du tout, pour la simple et bonne raison que ça n'était pas nous ! Il s'agit en réalité de Peak et Kunt, les alter-égos démoniaques de Bass et de Tshago. Ils font partis des onze Démons Zulus chargés de garder la Crypte, ce monde d'en bas que tous les enfoiros du 11ème Monde redoutent.
Plus sérieusement, cela faisait bien évidemment partie des thèmes que nous souhaitions aborder en musique. Le 11ème Monde est riche et luxuriant, et traiter l'ambiance macabre de la Crypte était une évidence et fut vraiment une formidable expérience. C'est une chose qui finalement germait depuis nos débuts en 1996.
03/ Toujours des problèmes avec "la petite voix" ?
Pour ça il faudra poser la question à Peak et à Kunt, repassez après minuit ! Mais à priori ça s'arrange pas non. On n'est d'ailleurs pas à l'abri de les voir revenir un jour nous hanter !
04/ Pouvez vous expliquer pourquoi on ne trouve pas de trace de votre 1er EP "Woofiz & co" sur votre site ?
Parce que ce dernier est encore en construction ! Seuls les deux projets les plus « officiels » sont actuellement disponibles (Plus et Le Carnaval Circus), mais à terme, l'ensemble de ce que nous avons fait sera à la disposition du grand public (y compris La Crypte et Les Joyeux Loufoques !).
Concernant Woofiz & Co, pas certains que le EP complet soit mis en ligne, mais les titres les plus représentatifs de cette période seront assurément là ! Soyez patient !
05/ Expliquez nous comment s'est passé votre rencontre avec les musiciens et comment s'est passée leur intégration depuis le EP "PLUS" ?
Nous avons été mis en relation environ un an après la sortie du EP Woofiz & Co, ce qui coïncidait parfaitement avec notre désir d'enrichir notre musique, surtout sur scène. On a donc pas mal tâtonné pour obtenir quelque chose de cohérent, on a pas voulu se précipiter. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous avons d'abord enregistré un deux-titres (Gran Turismo et Viva) et l'année suivante le maxi Plus.
L'intégration des musiciens dans un binôme de chanteurs hip-hop fut plutôt chaotique il faut bien le reconnaître. Pas évident d'associer d'un coup plusieurs personnes aux profils et sensibilités différentes. Cependant, nous nous sommes rendus compte que c'est précisément cette différence qui allait faire notre originalité. Et malgré les moments laborieux, on étaient satisfaits parce que l'originalité, c'est ce que l'on a toujours recherché, et les concerts qui s'ensuivirent nous on confirmé que c'était la bonne voie à suivre.
06/ Vous sortez un projet tous les 4 /5 ans environ, travaillez vous actuellement sur un nouveau projet ?
Plusieurs même ! Aujourd'hui les choses sont un peu différentes car je suis seul aux commandes du galion. Sans structure autour du groupe, difficile de mettre en place des projets carrés. Ceci dit, cette configuration a ses avantages : aucun planning particulier à respecter, liberté totale d'expression. Ça permet d'innover et d'expérimenter des choses sans trop s'inquiéter de la réaction du public.
J'ai du coup pas mal de projets en tête pour cette année, sous forme de minis-albums, et qui devraient être assez variés. A défaut de concerts, ça permet de rester productif !
07/ Pour le dernier album, pourquoi avoir choisi le thème du carnaval / cirque / parc d'attractions ?
C'est là encore une thématique présente dans notre univers depuis un bout de temps.
Le Carnaval Circus s'est imposé très vite comme un symbole fort du 11ème Monde et de Karnavasylum sa capitale. L'ambiance parc d'attractions et cirque m'a toujours émerveillée et finalement, toute l'imagerie qui en découle est bien représentative du 11ème Monde, au point d'en devenir le parfait échantillon.
08/ Cet album sonne un peu comme du Insane Clown Posse en français, vous connaissez ?
Mieux que ça, je suis un grand admirateur ! On les a découvert en 1997 avec mon frère et l'album The Great Milenko. Je suis particulièrement admiratif de leur productivité. Ces mecs sortent un album par an depuis près de 20 ans et traînent derrière eux une véritable communauté de fans, tout en restant indés et underground. Respect. C'est dans tous les cas très flatteur de nous comparer à eux.
09/ Comment avez vous rencontré les dessinateurs qui s'occupent de mettre en image votre univers ? Leur avez vous laissé carte blanche ? Qui a eu l'idée de cet univers (le 11ème monde) ?
Notre dessinateur officiel s'appelle Mosqi, je l'ai rencontré à Paris en 2004 pour un projet de série d'animation. Lui devait intervenir sur le character design et nous sur la bande-son. Finalement le projet de série n'a pas abouti mais nous travaillons toujours ensemble depuis. On a aussi eu un coup de main d'un graffeur talentueux, 6Pack qui est notamment le créateur des différents logos.
Nous avons imaginé le 11ème Monde en 2004 avec Bass-Thâ, mais depuis 2006 je suis le seul auteur de tout ce qui gravite autour de cet univers. Visuellement parlant, j'échange beaucoup avec Mosqi car j'ai parfois des idées précises sur tel ou telle chose, mais pas toujours, et son talent et sa créativité apportent beaucoup dans ces cas-là.
Le temps nous fait malheureusement cruellement défaut et il faut souvent aller au plus simple et à l'essentiel. Mais je ne désespère pas de mettre en image le 11ème Monde sous toutes ces formes et sur tous les supports, des projets sont d'ailleurs déjà en chantier à ce sujet...
10/ Savez vous qu'il est très difficile de vous retrouver sur le net, est ce voulu ?
Alors oui et non. C'est sûr qu'en ne tapant que « Akira » dans Google, ça risque de prendre un moment et quelques pages de résultats car bien logiquement le manga et anime éponyme sera en tête de gondole. Malgré cela il faut aussi reconnaître que l'on a pas su mettre en œuvre les moyens de mieux s'exposer sur le web malgré la création de notre site internet dès 2003. Le manque de moyen, l'absence d'un staff pour communiquer nous dessert. Mais je ne désespère pas, la preuve : je réponds à vos questions !
11/ La folie est bien présente dans vos paroles et dans vos sons, est ce la signature AKIRA ?
Il est vrai qu'on a pendant très longtemps axé notre style sur la folie. Il fallait bien qu'on parte sur quelque chose, faute de jouer la carte rap conscient ou hardcore. Aujourd'hui, avec la maturité, disons que notre grand domaine de jeu reste le divertissement et la festivité, le tout avec ce petit grain de folie qui nous caractérise.
12/ La tv et le cinéma vous ont ils influencé ? car cela s'entend aux samples et aux voix utilisées dans vos musique ? Si oui quels films ?
Plus que la télé ou le cinéma, je dirais les animes, la bande dessinée et les mangas, et bien sûr les jeux vidéos. A nos débuts, on voulait très nettement incorporer à nos chansons la culture japonaise dans laquelle on a baigné.
Avec le temps les choses se font plus discrètes, plus subliminales. Avec Bass-Thâ, on a surtout été influencé humoristiquement parlant. Les films ZAZ (Hot Shots, Y'a-t-il un flic...), Dieudonné, François Perrusse, ont clairement participé à un paquet de délires et jeux de mots disséminés ici et là sur les quelques 200 morceaux qu'on a gratter en 11 ans !
13/ Une tournée est elle prévue ?
Une ? Tournée ? J'aimerai vous dire : oui absolument, une trentaine de dates entre mai et septembre, huit festivals, des tonnes de groupies et des litres de bières ! Sauf que non. J'ai bien trop de boulot à Karnavasylum pour pouvoir me concentrer sur des concerts sur Terre...
Bon ceci dit, si une bonne âme souhaite nous produire sur scène, ça pourrait précipiter notre retour !
14/ Êtes-vous ouvert aux collaborations / featurings ?
Bien sûr ! Je serais cependant plus tenté par des collaborations musicales que vocales, ou bien dans des styles très différents, rock ou ska par exemple.
15/ Votre avis sur la scène "rap bizarre" actuelle ?
Pour être honnête, je ne là connais pas trop. Parmi les groupes français, je me suis un peu arrêté au Bons Pour l'Asile des Svinks et au Hawaï de Java ! Je ne suis par exemple pas particulièrement sensible à la mouvance electro/pop du hip-hop. Ça doit s'entendre à l'écoute du Carnaval Circus qui est plutôt bordélique que minimaliste musicalement.
16/ Vous êtes en auto-production. Espérez vous qu'un label digne de ce nom vous remarque ou préférez vous au contraire continuer en totale indépendance comme vous le faites déjà (et bien) depuis des années ?
Pour être honnête, je ne suis pas certain qu'être signé par un label maintenant changerait grand chose. Je doute vraiment de notre capacité à fédérer un public prêt à acheter nos disques, ils prendraient la poussière dans les bacs ! Je préfère enregistrer des albums avec les moyens du bord et mettre ça à la disposition du public gratuitement. Il n'y a réellement que pour la scène que je serais prêt à signer avec un tourneur. Refaire des concerts et jouer devant un public est une chose formidable et reste un réel désir.
17/ Votre playlist du moment ?
Difficile comme question ! Là je sors d'une période de deux/trois mois où j'ai ré-écouté en boucle l'intégrale des White Stripes. A la maison et dans la voiture, c'est Radio FIP. Tard le soir c'est plutôt jazz New-Orleans. Un bon Groundation régulièrement, c'est vital. Je me suis aussi régalé avec la bande son de la série anglaise Misfits, sur les bons conseils de mon ami Mosqi justement !
18/ Un dernier mot ?
Après des années de travaux, Le Carnaval Circus a enfin ouvert ses portes au public. Ruez-vous dessus et amusez-vous !
Et merci à vous pour cet entretien !
See you enfoirette, enfoiro !
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Encore merci à Infrabass pour leur sollicitation !